Gastronomie et jeux culinaires : les français tous toqués de cuisine?

C’est un drôle de constat: bien qu’on ait de moins en mois de temps à consacrer à la cuisine, on est, paradoxalement, de plus en plus intéressés par celle-ci. Preuve en est du nombre d’émissions et de jeux culinaires qui occupent le paysage audiovisuel français.

Les émissions culinaires un festin audiovisuel

Un dîner presque parfait, Oui Chef!, Chef la recette! , Top Chef, Le chef contre attaque, Cauchemar en cuisine, Master Chef, Dans la peau d’un chef, …
Le nombre d’émissions dédiées à la cuisine ne se compte pas sur les doigts de la main, et les titres évocateurs, continuent d’attirer les téléspectateurs, en les poussant à se demander ce que leur réservera cette armée de Chefs cuisiniers la semaine suivante.

top chef

C’est cette tension qui maintient les spectateurs en haleine. A la clé, des découvertes d’associations surprenantes et de plats croquants-gourmands, qui nous font saliver devant notre écran. Et la promesse que nous nous faisons tous à nous même « Moi aussi, la semaine prochaine, je m’y met! Dans ma cuisine, ce sera moi le chef ».

Quand le jeu tourne au vinaigre

Bien que l’audience soit toujours là, et que de nouveaux programmes surgissent chaque année (c’est le cas de Dans la peau d’un Chef) on remarque cependant une évolution du jeu culinaire. Si au départ, la brigade de Cyril Lignac dans Oui Chef! était composée de personnes ne disposant pas de compétences particulières en cuisine, venus uniquement avec la soif d’apprendre à manier la louche et le fouet, sans être jamais à l’abri de commettre une ou deux casseroles, on trouve aujourd’hui des combats de chefs, où les personnalités s’attardent parfois plus à voler les crevettes des autres participants qu’à tenter d’inventer des recettes originales.

DANS LA PEAU D'UN CHEF

Une évolution qui parait logique – impossible de présenter la même émission pendant des années, il est nécessaire aujourd’hui à la télévision comme ailleurs, de se renouveler, notamment lorsqu’un programme perd de l’audience – mais qui parait aussi surprenante.
De l’idée même que chacun d’entre nous puisse être capable de créer un dîner digne d’un étoilé du guide Michelin, nous sommes passés à de l’inaccessible, du beau qui fait saliver, mais qui devient compliqué à reproduire chez soi si l’on a pas pris de cours de cuisine.
Par conséquent, on en vient à trouver le temps d’aller prendre des cours pour pâtisser des macarons, mais pas à dégager quelques heures pour créer un dîner à la maison.

La cuisine, synonyme de convivialité

L’engouement masochiste que nous avons pour les émissions culinaires (particulièrement quand notre, frigo est vide…) viendrait , entre autre, d’une envie de convivialité. A l’heure où l’on n’est pas certain de garder son emploi demain et de la crise économique, on remarque, depuis 2008, un vrai retour d’intérêt envers la famille, le foyer, et les amis.
De là est née la pionnière, Un dîner presque parfait, avec l’idée d’inviter chez soi, de recevoir, de partager ensemble, autour d’une bonne table, un repas convivial.
Mais le jeu a rapidement tourné au vinaigre, pour offrir un vrai système de compétition, ou chacun soutient son « poulain » sur Facebook, ou détruit les voleuses de crevettes (comprenne qui pourra!) sur Twitter.

Mieux consommer et mieux manger en regardant les jeux culinaires?

Pourtant à la base de ces jeux se trouvait l’idée de mieux consommer, et de mieux manger.
On remarque ainsi l’envie pour les français de se tourner vers le bio, et de consommer des produits locaux.
La qualité prime aussi, tout autant que le made in France, notamment dans le secteur de la Boucherie, en raison des scandales sanitaires ayant eu lieu ces dernières années. Si on en vient à faire ses courses en ligne, et qu’on accepte de se faire livrer, c’est pour trouver des produits dont on est certain de la provenance, mais qu’on ne peut pas trouver près de chez soi.
Certains l’ont bien compris, comme ici, où l’on propose de la viande fraiche livrée à domicile, travaillée à l’ancienne comme en Boucherie.

Vegetables in wicker basket isolated on white

Des innovations sont donc en marche, mais le problème du temps passé en cuisine est toujours le même.
On en vient à penser que nous préférerons aujourd’hui manger avec les yeux, que manger avec nos estomacs. Délaissant ainsi le palais au profit de la vision.
Et si, pour une fois, on passait un peu moins de temps devant la télé à twitter à des inconnus et qu’on préparait un bon dîner à la maison, avec tous ses amis?

Auteur: Julie

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